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Chroniques du misanthrope (tome 2)
13 février 2017

Douzième carnet (2012) Suite 1

 Musée du Louvre "La Sainte Anne de Léonard de Vinci" 18 avril 2012

Source: Externe

Le tableau de Léonard a été remis à neuf, et à l'occasion de sa restauration, le Louvre présente tout un cheminement autour de cette Sainte Anne.

Les peintures "achevées" de Léonard de Vinci n'ont pas ma préférence. Quoi de plus somnifère que la Jonconde, trop vue, trop cuite ! Non, je préfère le Léonard des dessins , celui qui cherche, qui essaye, qui esquisse, toute une pensée en mouvement : les plis des vêtements, les drapés, les flots des torrents, l'eau qui coule, les études de chevaux, de plantes, même les études techniques et mécaniques ont ma faveur.
Ici la Sainte Anne est présentée comme l'aboutissement de la carrière de Léonard. Elle est même considérée ici comme son testament. Admettons... C'est un bonheur de voir tous les projets de Léonard, toute la dynamique des inventions successives que Léonard couche sur le papier ;  stylet, plume, encre brune, lavis brun, tous ces fragments, ces hésitations, les différentes compositions, toute cette réflexion inachevée et qui pourtant touche à la perfection.
J'aime particulièrement le premier schéma de Sainte Anne, celui dit du "carton de Burlington House". Une composition plus horizontale que le tableau final où la Vierge et sa mère Anne sont presque côte à côte. Ici pas d'agneau symbole du futur sacrifice. A la place de l'ageau grotesque Saint Jean-Baptiste que Jésus bénit. On y voit surtout la main de Sainte Anne qui indique le ciel, geste attribué à Saint Jean-Baptiste par Léonard dans un portrait de ce même Saint Jean-Baptiste.

Source: Externe

Mais c'est le regard de Sainte Anne vers sa fille qui émerveille, un regard d'une humanité forte et bienveillante, celui d'une mère vers sa fille, laquelle s'attendrit sur son enfant en le retenant. La mère, la fille, son fils. La fille sur sa mère assise et qui possède encore le fils. Dans la version finale de la peinture, on se demande d'ailleurs si Marie, protectrice, retient son fils qui cherche à enfourcher l'agneau innocent ou si Marie dépose Jésus à terre pour qu'il aille vers son destin.
Il est une artiste qui a tranché cette question en s'inspirant du carton de Burlington House, c'est Jenny Saville. Marie assure violemment sa prise sur son enfant gesticulant, refusant d'être dépossédé de son enfant. " Par la Sainte Trinité, Jésus fais pas le con !" lui sourit sa maman.

 Philippe Erbs

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