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Chroniques du misanthrope (tome 2)
3 mars 2017

Douzième carnet (2013) Suite 8

Trois fois rien

Source: Externe

La France vue par Marcel P. « La grande salle à manger (...) devenait comme un immense et merveilleux aquarium devant la paroi de verre duquel la population ouvrière de Balbec, les pêcheurs et aussi les familles de petits bourgeois, invisibles dans l'ombre, s'écrasaient au vitrage pour apercevoir, lentement balancée dans les remous d'or, la vie luxueuse de ces gens, aussi extraordinaire pour les pauvres que celle de poissons et de mollusques étranges (une grande question sociale, de savoir si la paroi de verre protègera toujours le festin des bêtes merveilleuses et si les gens obscurs qui regardent avidement dans la nuit ne viendront pas les cueillir dans leur aquarium et les manger). »
Marcel Proust, "A l'ombre des jeunes filles en fleurs".

La France vue du ciel. « Dans de petits avions ou des hélicoptères, la caméra frôle affectueusement des rivières et des hauts plateaux qui rappellent les savanes africaines. Depuis le ciel, nous voyons de petites villes qui scintillent tels des joyaux à la lumière du soleil de fin de journée (il ne fait jamais mauvais dans "Des racines et des ailes") et des falaises qui surgissent d'une mer d'un bleu profond. Dans cette France, il n'y a pas de cités de tours ni de maisons préfabriquées. Elle n'est pas traversée par des autoroutes à quatre voies, il n'est pas question d'industrie agroalimentaire. »
Journal quotidien néerlandais "de Volkskrant" (8/07/2013) à propos de l'émission de la télévision française "Des racines et des ailes".

La France vue par Marcel G. « Nous sommes le peuple le plus pessimiste de la planète ! Selon toutes les études internationales, les Français sont les champions du pessimisme pour l'avenir de leur pays et de leurs enfants. Il est vrai qu'il y a un bémol : les Français restent optimistes pour eux-mêmes. A la question "Etes-vous heureux ?", ils répondent massivement oui. La France d'aujourd'hui est un pays profondément inquiet, et donc profondément crispé. Un pays qui a peur du changement, vécu comme un danger potentiel. Du coup, toute réforme est nécessairement mal accueillie. (...)
La mondialisation prend à revers tout notre modèle culturel, social et politique. Avec la mondialisation, les Français sont pris à contre-pied dans toutes leurs habitudes de pensée... (...) Sur le plan social, la mondialisation, c'est le modèle de la réussite individuelle, de l'entreprise et du profit. Or la société française, globalement, déteste l'argent et a le goût de l'égalité ! Qui dit compétition, concurrence, initiative, dit inévitablement creusement des inégalités ! »
Entretien avec Marcel Gauchet "Le Journal du Dimanche" 15/09/2013.

 Philippe Erbs

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